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Un soir de l'année 1851, tel un missionnaire débarquant seul sur un rivage inconnu, Monsieur l'Abbé Mortier posa son sac de voyage dans une grande maison vide à Saint-Amand-les-Eaux, un ancien relais de poste du XVIIIe siècle. Cette demeure venait d'être acquise par le diocèse de Cambrai. Désigné par Monseigneur l'Archevêque de Cambrai pour fonder un collège dans notre ville, suite à la loi Falloux de 1850 sur la liberté de l'enseignement, Monsieur l'Abbé Mortier n'hésita pas à passer la première nuit d'une façon spartiate, allongé sur le plancher de la future Institution Notre Dame des Anges avec comme seul luxe son sac de voyage en guise d'oreiller ... Certes, ceux qui à Saint-Amand même avaient œuvré, comme Monsieur Bazier par exemple, à la réalisation de ce projet s'empressèrent le lendemain de lui procurer le nécessaire, mais pour lui, tout restait à mettre en place pour mener à bien cette mission d'enseignement. La grande aventure commençait ... |
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Pour sa première rentrée d'enseignant et de Supérieur, Monsieur l'Abbé Mortier fut l'unique maître du collège, de quoi surprendre nos élèves actuels, habitués à voir autour d'eux bon nombre de professeurs. Il est vrai que l'effectif des élèves fut d'abord modeste : sept le premier jour, huit le deuxième, puis dix, douze pour arriver à vingt le dimanche suivant. Les premiers cours furent uniquement ceux de français tant les âges des jeunes étaient différents. Les cours ensuite se diversifièrent et Monsieur l'Abbé Dumoulin vint bientôt aider Monsieur l'Abbé Mortier. A la fin de la première année, le collège comptait une soixantaine d'élèves. En 1852, Monsieur l'Abbé Mortier regagna Bavay, sa ville natale, et y fonda aussi un collège avant d'être appelé à d'autres fonctions. Par la suite, il devint évêque de Digne. |
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Pendant les années suivantes, le collège prit de l'extension. On construisit donc et après une période de stagnation des effectifs, la fermeture en 1886 du pensionnat d'Auchy, par décision diocésaine, fournit à Notre-Dame-des-Anges 87 élèves, ce qui porta le nombre de pensionnaires de l'Institution à 120. Trois prêtres enseignants arrivèrent également d'Auchy, l'un d'eux avait ... 18 ans ! Il partit ensuite étudier la théologie. Certains d'entre eux enseignaient plusieurs matières ou bien assuraient les cours de français pendant quelques années et enchaînaient avec les mathématiques ... Nous devons tous beaucoup à ces pionniers enthousiastes qui ont creusé les sillons du savoir. Ainsi on trouve également la présence de Sœur Etienne, religieuse de Sainte- Thérèse qui enseignait si bien en classe enfantine, selon des méthodes nouvelles, qu'elle reçut la Croix de la Légion d'Honneur et que l'inspecteur envoya plusieurs jeunes institutrices en formation dans sa classe. Après elle, beaucoup de sœurs de Sainte-Thérèse d'Avesnes ont consacré une grande part de leur vie au service de notre Institution. Des sœurs de la Congrégation de Saint-Joseph de Valenciennes furent actives également dans l'école à certains postes pendant plusieurs années, à partir de 1881. Dès cette date, quelques jésuites vinrent aussi comme professeurs pour aider à la préparation du baccalauréat. |
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En 1886, le collège eut la possibilité financière de construire la chapelle qui subsiste encore actuellement. Le Supérieur de l'époque, Monsieur l'Abbé Moreau, s'était investi dans la recherche du financement, n'hésitant pas à se faire conférencier et prédicateur itinérant. L'autel de la chapelle était la copie de celui de l'église de Bry, sa paroisse natale. Un autel de pierre l'a remplacé vers 1965. |